Protection des auxiliaires

Comment les insectes nous aident-ils?

Les insectes, comme beaucoup d’autres animaux ou plantes, sont indispensables à l’équilibre écologique de la nature. En tant que pollinisateurs de nos arbres fruitiers, les abeilles sauvages et les papillons apportent souvent une contribution sous-estimée. Quant à l’abeille maçonne, une seule peut polliniser autant de plantes florales que 80 à 300 abeilles à miel ! Leur pollinisation assure une récolte de pommes, prunes, fraises et de nombreux autres fruits. Sans cette pollinisation, aucun fruit ne pourrait se développer. Les abeilles sauvages sont d’autant plus importantes qu’il y a de moins en moins d’apiculteurs et donc de moins en moins d’abeilles à miel. C’est pourquoi la protection de ces abeilles sauvages est au final dans le propre intérêt de l’homme !

N'ayez pas peur !

Les abeilles sauvages ont bien un dard, mais il est de constitution si faible qu’il ne peut pas transpercer la peau humaine. De surcroît, elles sont vraiment pacifiques et se laissent facilement observer. Les auxiliaires comme les coccinelles, les chrysopes et les perce-oreilles sont de grands exterminateurs au jardin. Ils se nourrissent de pucerons et autres petits insectes nuisibles. Ils apportent ainsi une protection biologique des plantes au jardin. Ces aides utiles font en sorte que l’on ait moins besoin d’utiliser des produits phytosanitaires et contribuent donc à une meilleure protection de notre environnement.

Abeilles en danger

Les causes

Depuis des années, il y a de moins en moins d’abeilles. Les causes en sont multiples et pas encore toutes élucidées. Ce qui est sûr, c’est que les facteurs suivants nuisent aux abeilles :

  • Trop peu de nourriture, particulièrement à l’automne et en hiver quand il y a peu de fleurs. 
  • Les varroas venus d’Asie qui se nourrissent de leur hémolymphe et peuvent détruire toute la ruche. 
  • Certains produits phytosanitaires qui affectent leur sens de l’orientation. Elles ne retrouvent plus leur chemin et leurs larves meurent de faim.

Les solutions

Elles doivent trouver assez de fleurs leur offrant pollen et nectar. Ce qui n’est malheureusement pas le cas dans tous les jardins. Aidez les abeilles en plantant des variétés mélittophiles qu’elles aiment comme :

  • Mauve, cataire, phacélie, tagète, bleuet, tournesol, aster, dahlia, anémone, crocus, myosotis, sauge, échinops, échinacée.

Seules les fleurs mellifères offrent la nourriture tant convoitée par les abeilles. Les variétés à fleurs doubles sont sans intérêt. En effet, dans les variétés à fleurs doubles les étamines se sont transformées en pétales. C’est pourquoi elles ne fournissent pas de pollen. Il est aussi possible d’installer un jardin des papillons, de préférence avec un maximum de plantes mellifères.


Traiter correctement :

  • Pas avant la pluie
  • Seulement par temps calme et sans vent
  • Seulement par des températures inférieures à 25 ° C
  • Après utilisation, nettoyer rigoureusement le vaporisateur et verser l’eau de rinçage sur les surfaces précédemment traitées. Pas dans les égouts.
  • Diluer les restes de solution dans 1/10 d’eau et verser sur les surfaces précédemment traitées

Sans les abeilles, on ne pourrait plus récolter de :

aubergines, carottes, choux, concombres, courgettes, oignons, pommes

Travailleuses assidues

La population de la ruche survit à l’hiver avec sa reine. Il n’y a cependant pas de couvain. Les abeilles forment un essaim et se réchauffent mutuellement en bougeant. Dès les premiers jours chauds du printemps, les abeilles redeviennent actives et la reine recommence à pondre. Pour nourrir la reine qui pond les œufs, ainsi que le couvain, les infatigables ouvrières récoltent inlassablement le pollen et le nectar de fleurs. C’est en butinant d’une fleur à l’autre, tels les papillons, que le pollen de l’une est déposé involontairement sur le pistil de l’autre, permettant la fécondation.

Le miel

La plus grande partie du nectar est distribué dans la ruche. Pour le transformer en miel, il est régurgité puis réingurgité plusieurs fois. Cela épaissit le miel et le rend imputrescible. Avec celui-ci, elles forment des petites pelotes qu’elles poussent avec leurs pattes dans leur « panier » à pollen, grâce à l’adaptation spécifique de leurs pattes postérieures.

Abeilles sauvages et autres insectes utiles

Papillons

De nombreux papillons adultes se plaisent à virevolter sur les plantes fleuries. Ils égayent nos jardins par la magnificence de leurs couleurs et sont le signe d’un environnement naturel protégé. Si dans votre jardin se trouvent des plantes recherchées par les abeilles sauvages, les papillons y trouveront également leur nourriture. Vous pouvez également opter pour la mise en place d’un jardin des papillons. Certaines espèces comme le Vulcan, le Paon-du-jour qui est aussi un magnifique papillon multicolore, ainsi que le Robert-le-diable adulte aiment passer l’hiver dans nos abris. Ils recherchent des endroits protégés et secs puis replient leurs ailes et se réveilleront au printemps suivant. Certaines espèces de papillons diurnes produisent une substance contre le gel à base de glycérine, de sorbitol et de protides. Ils peuvent faire descendre le point de congélation de leur fluide corporel et ainsi résister à des températures allant jusqu’à -20 °C. Le Citron peut même hiberner sans aucune protection, sur une simple branche. Mais la plupart des papillons diurnes adultes ont besoin d’un abri au sec pour hiberner. Cependant, on trouve de moins en moins d’arbres creux, de vieilles remises, etc. 

Vous aimez voir un papillon multicolore voltiger dans votre espace extérieur ? Pensez à leur créer un refuge, outre la mise en place d’un jardin des papillons avec des plantes mellifères.

Coccinelles

Le représentant le plus connu de la famille des coccinelles est la coccinelle à sept points qui contrairement à ce que l’on pense ne correspondent pas à son âge. Les coccinelles sont des habitants du jardin extrêmement utiles qui éliminent d’innombrables pucerons et contribuent ainsi activement à la protection biologique des plantes.
Les coccinelles adultes passent l’hiver sur le sol, cachées dans des feuilles, de la mousse ou de l’herbe. On les trouve souvent en groupes. Elles ne peuvent pas se réfugier dans les maisons, car il y fait trop chaud, il n’y a pas de nourriture et l’air y est trop sec.
Après l’accouplement, la femelle pond environ 400 œufs sur la face inférieure des feuilles des plantes infestées de pucerons. Les larves qui vont éclore se nourriront des pucerons. Au cours de sa vie, une larve peut manger jusqu’à 400 pucerons. Après plusieurs mues et une nymphose, la coccinelle adulte émerge et le cycle de vie va recommencer à nouveau. Le développement allant du stade de l’œuf à celui d’adulte dure d’un à deux mois. En une seule année jusqu’à deux générations peuvent ainsi voir le jour. Les coccinelles adultes peuvent vivre jusqu’à l’âge d’un an.
Dans nos jardins très soignés, les coccinelles trouvent de moins en moins de refuges pour y passer l’hiver. Des feuilles mortes ou des écorces au sol suffisent pour qu’elles ne meurent pas de froid. 

Chrysopes

La chrysope verte (Chrysoperla carnea), aussi appelée « demoiselle aux yeux d’or » est un insecte utile courant et primordial en Europe centrale. Elles se nourrissent de pucerons, de thrips, de chenilles et cochenilles, ainsi que de nombreux autres insectes nuisibles comme les araignées rouges. Elles participent activement à la protection biologique des plantes et ont donc un impact favorable sur la préservation de l’environnement.

Les chrysopes adultes sont actives au crépuscule et la nuit. On aperçoit souvent ces gros insectes verts dans les maisons, car ils sont attirés par la lumière. Ils se nourrissent principalement de pollen et de nectar qu’ils trouvent sur les fleurs en plein air. Dans les espaces fermés, les adultes ne trouvent aucune nourriture et seules les larves peuvent survivre. Les femelles pondent de 100 à 900 œufs sur des filaments de 10 mm de long. De ces œufs sortiront les larves. Ces auxiliaires voraces peuvent dévorer de 400 à 600 insectes nuisibles. Elles saisissent leurs proies de leurs longues mandibules et leur injectent une sécrétion intestinale. En peu de temps, le puceron se dissoudra de l’intérieur. La larve de chrysope pourra alors aspirer l’intérieur liquide du puceron. Une larve vit de deux à trois semaines. Puis s’ensuit le stade de la pupe avant d’aboutir au stade adulte.

Les chrysopes adultes hibernent et donc recherchent à l’automne des abris principalement sous l’écorce des arbres, sous les charpentes des toits ou dans les remises. En été, elles utilisent ces abris comme refuges de jour, car elles sont actives surtout au crépuscule et la nuit. 

Guêpes solitaires

Les guêpes solitaires vivent seules et ne forment pas de colonie. Les modes de vie des différentes espèces de guêpes solitaires se distinguent singulièrement. Certaines font leur nid dans le sol, d’autres dans du bois mort ou encore dans de moelleuses tiges de plantes. Leur seul point commun est qu’elles nourrissent leurs larves avec des insectes pris au piège. En fonction des espèces, les proies seront également différentes. Les espèces de grosse taille raffolent des larves de papillons ou de coléoptères, des mouches, des punaises et des sauterelles. Les espèces de plus petite taille (<1 cm) préfèrent les pucerons, les cicadelles ou les thrips. Les guêpes solitaires adultes ont besoin du nectar et du pollen des plantes fleuries.

Mode de vie des abeilles sauvages

Les abeilles sauvages ne sont pas des abeilles à miel retournées à l’état sauvage. Elles sont certes apparentées, mais appartiennent à une autre espèce. Cependant, comme elles se ressemblent beaucoup, on n’arrive à les distinguer que très rarement.
Il existe près de 30 000 espèces différentes d’abeilles sauvages dans le monde. Sous cette appellation, on retrouve également divers bourdons qui, comme les abeilles à miel, ont une vie « sociale », c’est-à-dire forment des colonies. Par ailleurs, il y a aussi des abeilles sauvages « solitaires ». Elles vivent seules, ne forment pas de colonie et chacune vit pour soi.
Les abeilles sauvages sont individualistes et chaque espèce peut avoir un mode de vie et un habitat très différent. De nombreuses espèces sont des pollinisatrices. Elles collectent le pollen et le nectar pour leur descendance.
Ces butineuses appliquées sont toujours plus importantes dans la pollinisation de nos arbres fruitiers. Pendant qu’elles butinent de fleur en fleur pour récolter du pollen, elles veillent au passage à la pollinisation des fleurs. En récoltant le pollen, les abeilles s’en recouvrent involontairement. Le pollen est le gamète mâle de la fleur. Puis en butinant d’autres fleurs, une partie du pollen se dépose à leur surface et colonise alors les graines femelles de celles-ci. C’est seulement par ce type de pollinisation que se forment les fleurs des pommiers par exemple. Le fait que les abeilles à miel puissent remplir ce rôle est connu. Cependant, le nombre d’apiculteurs diminue et le nombre de ruches également. De plus, de nombreux nuisibles ou maladies participent aussi à décimer les abeilles à miel. C’est pourquoi nous ne trouvons plus dans nos jardins ces assistantes indispensables à la pollinisation des arbres fruitiers. Les abeilles sauvages peuvent nous aider, mais seulement si elles y trouvent les conditions de vie appropriées. À titre d’exemple, plantez davantage de plantes mellifères dans le jardin pour leur apporter plus de nectar et de pollen de bonne qualité.
L’abeille sauvage « osmia rufa » ou osmie rousse est commune en Europe et très présente en zones urbaines. Elle est souvent une habitante identifiée des maisons à insectes. Cette espèce d’abeille sauvage affectionne particulièrement les petites branches percées et les tiges de plantes qui ont un diamètre d’environ 6 mm. Les autres abeilles sauvages de plus petite taille se partagent, avec les guêpes solitaires, les tiges de plantes d’un diamètre inférieur. On y retrouve par exemple les abeilles masquées (Hylaeus) ou les chélostomes.

Abeilles maçonnes

On les rencontre souvent sous nos latitudes. Les abeilles maçonnes adultes hibernent dans les tiges des plantes ou dans d’autres cavités. Elles quittent leur refuge entre mars et juin pour l’accouplement. La femelle fécondée cherche ensuite un abri pour y déposer ses œufs, par exemple dans des tiges de roseaux qu’elle divisera en cellules séparées par des cloisons à base de glaise et de salive. Elle remplira une cellule de nectar et de pollen, nourriture destinée aux larves. Une fois cette cellule suffisamment remplie, elle déposera un œuf sur ce matelas de nourriture. Puis, elle fermera la cellule avec de la glaise et de la salive. Elle peut mettre jusqu’à 10 œufs par tige séparés par des cloisons. Le remplissage d’une seule cellule peut prendre jusqu’à une journée complète !

Cette méthode de pondaison est fascinante et vient du fait que les œufs des abeilles maçonnes ne sont pas tous identiques. Les œufs fécondés, qui donneront des femelles, sont déposés dans le fond de la tige, car ils mettent plus longtemps à se développer. Les œufs non fécondés, qui donneront des mâles, sont déposés devant, car leur développement et leur éclosion sont plus rapides.

Une à deux semaines après la pondaison, les larves sortiront des œufs et se nourriront pendant deux à trois semaines grâce à la nourriture stockée dans la cellule. Pendant cette période, les larves vont muer puis vont commencer à filer leur cocon dans lequel elles vont se développer jusqu’à la nymphose. À la fin de l’été, les adultes sortiront et hiberneront ensuite jusqu’en mars dans une maison à Insectes.

Aidons les abeilles sauvages

Les abeilles sauvages, comme de nombreux autres animaux, ont besoin d’un biotope varié pour vivre. Jadis, les abeilles trouvaient refuge dans :

  • Les branches ou arbres morts colonisés par les insectes
  • Les pelouses sèches
  • Les joints en glaise des maisons à colombage
  • Les toits de chaume
  • Les surfaces en sable et en gravier
  • Les carrières de gravier et les glaisières

De nos jours, elles ne trouvent quasiment plus ce genre d’abris. Pourtant, chacun d’entre nous peut aider à sa façon les abeilles sauvages à trouver un lieu pour se reproduire et un nid pour hiberner. Voici concrètement ce que vous pouvez faire pour les abeilles sauvages dans votre jardin avec peu d’investissement :

  • Pensez à installer une maison à insectes
  • Laissez les branches ou troncs d’arbres morts ou rapportez-en s’il n’y en a pas et mettez-les en tas
  • Un mur de pièces sèches avec ses innombrables fentes offre de multiples possibilités de refuge
  • Plantez des plantes appropriées, telles les plantes mellifères (voir tableau)
  • N’utilisez qu’en dernier recours des produits phytosanitaires et de préférence ceux à base de substances actives d’origine naturelle
  • Ne taillez pas vos arbres, arbustes et haies à l’automne, mais plutôt au printemps quand les nouveaux bourgeons sont sortis
  • Mélangez, dans un petit coin ensoleillé du jardin, un peu de terre avec du sable ou du gravier pour que les auxiliaires, comme l’abeille sauvage, trouvent un habitat adéquat
  • Conservez les murs anciens en glaise
  • Ne recouvrez pas les surfaces en sable ou gravier
  • Faites un tas avec les pierres retirées de vos plates-bandes
  • N’enlevez pas les feuilles mortes
  • Laissez impérativement les plantes fanées tout l’hiver. Leurs graines serviront de nourriture aux oiseaux et leurs tiges de nid pour tous les insectes utiles.

Plantes appropriées

  • Une abeille sauvage récolte du pollen et du nectar sur des fleurs.     . Mais toutes les fleurs n’en fournissent pas. De nombreuses variétés sont sans intérêt, notamment celles à fleurs doubles dont les étamines se sont transformées en pétales, souvent le résultat d’une culture intensive (cultivars). Les dahlias, les tournesols ou les roses sont magnifiques, mais ne donnent souvent ni pollen ni nectar. Les abeilles sauvages, les papillons ou les syrphes ni trouveront donc aucune nourriture, pas plus que les oiseaux n’y trouveront de graines en hiver puisqu’elles n’en produisent pas.
  • Les butineuses rencontrent également un autre problème. Pendant une longue période dans l’année, elles ne trouvent rien à manger. Du printemps jusqu’au début de l’été, tout est en fleurs, des crocus aux muscaris en passant par les arbres fruitiers, elles trouvent de la nourriture à foison. Mais que reste-t-il à la fin de l’été ? Promenez-vous dans votre jardin et demandez-vous quelles plantes fleurissent encore en juillet et août ?

Plantes appropriées pour les abeilles sauvages

PlantesFloraison
Jasione des montagnes (Jasione montana)Juillet à Octobre
Bourrache officinale (Borago officinalsis)Mai à Août
Rose de Noël (Helleborus niger)Déc. à Mars
Hellebore noir ou rose de Noel (Helleborus niger)Janv. à Avril
Gentiane d'Allemagne (Gentiana germanica)Août à Octobre
Anémone pulsatille (Pulsatilla vulgaris)Mars à Mai
Anémone de prairie (Pulsatilla patens)Avril à Mai